Aïcha Bah Diallo

A propos de Aïcha Bah

Hadja Aïcha Bah Diallo connue comme « championne de l’éducation des filles et des femmes en Afrique, est membre fondateur du Forum for African Women Educationalists (FAWE) dont elle est la présidente, présidente du Réseau de l’Éducation pour Tous en Afrique (REPTA), présidé TrustAfrica, présidente de Aide et Action Internationale, membre fondateur du Réseau des Femmes francophones pour l’Égalité Femmes-Hommes et de l’Association pour le renforcement de la participation des Femmes à l’Enseignement Supérieur (ASHEWA). Elle est membre du Comité pour le Prix Mo Ibrahim pour la Bonne Gouvernance et le Leadership en Afrique,  membre du Comité de Liaison de l’UNESCO et a été membre du President Advisory Panel (PAP) de la Banque Islamic de Développement.

Elle est marraine de la Fondation Crans Montana et ancienne Ambassadeur de Bonne Volonté de l’ISESCO. Elle a lancé une initiative qui porte son nom pour récompenser les filles qui obtiennent d’excellentes notes au baccalauréat et aux examens de sortie des écoles techniques et formations professionnelles. Elle octroie de petits crédits aux femmes pour leur permettre de développer des projets générateurs de revenus afin de devenir économiquement indépendantes.

Elle a été Conseillère spéciale du Premier ministre guinéen (2008 – 2009), Conseillère spéciale/chargée de mission du Directeur général de l’UNESCO  pour l’Afrique (2005 – 2009).

Hadja Aïcha Bah Diallo a été nommée Secrétaire d’Etat à l’Enseignement Pré-Universitaire Enseignement technique et Formation professionnelle en 1989, puis ministre, poste qu’elle a occupé pendant sept ans. Elle a créé les fondements de l’éradication des obstacles à l’éducation des filles, considérant que si la pauvreté était le principal problème, la distance des écoles du domicile familial et la précarité de la sécurité des filles jouaient également un rôle essentiel. Elle a aussi considéré que pour que les filles restent à l’école et réussissent, il fallait se pencher sur la qualité de l’enseignement (des enseignants sensibles au genre, des matériels didactiques sensibles au genre, la santé, la nutrition, une communauté et des parents d’élèves sensibilisés à l’éducation pour tous, en particulier les filles). Cette politique a permis de prendre en compte les préoccupations des garçons aussi. En prenant les filles comme groupe cible, c’est tout le système qui est amélioré car on travaille sur l’accès et la qualité de l’éducation en même temps. Il y a eu beaucoup d’innovations: la formation initiale et continue des enseignants, le renforcement des capacités de tous les cadres de l’administration, la construction et l’équipement des classes, le redéploiement décentralisé des enseignants (avec le slogan « pas de classe sans maître »). 

Pendant son mandat, le nombre des filles inscrites a bondi de 113.000 à 223.000. Elle a encouragé les filles à étudier les mathématiques et les sciences et pour cela elle a initié un programme de bourses. Elle a pris des mesures drastiques pour éradiquer la violence de genre à l’école. Les filles mères étaient autorisées à reprendre les cours. Cette politique a été adoptée par FAWE et a permis aux pays africains de la mettre en œuvre partout.

Pour prendre en compte les jeunes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, la ministre a initié les « Centres Nafa » ou écoles de la deuxième chance en utilisant une approche pragmatique, flexible et non formelle. Ces centres étaient créés pour les filles mais les garçons aussi y étaient acceptés. Des passerelles ont été établies entre le secteur formel et les centres Nafa. Ainsi  les enfants de ces centres pouvaient rejoindre l’école formelle s’ils le souhaitaient. Cette politique a été adoptée par plusieurs pays africains dont le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso.

L’éducation étant l’affaire de tous, le département a travaillé avec tous les autres départements en mettant en place un Comité appelé, Commission Nationale de l’Education pour Tous, où tous les départements avaient un représentant, de même que le syndicat des enseignants et les parents d’élèves. Le département communiquait toutes ses activités en utilisant la radio, la télévision et les leaders d’opinion. L’éducation devenait ainsi l’affaire de tous.

Hadja Aïcha Bah Diallo a mis en place une équipe de gestionnaires compétents et engagés, et est rapidement apparue comme chef de file de la réforme de l’éducation en Afrique en menant de pair une politique pour améliorer l’accès, la qualité et l’équité. En déléguant le pouvoir, les cadres ne ménageaient aucun effort pour la réussite du département.

Hadja Aïcha Bah Diallo était très appréciée des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) car elle et son équipe, avaient réussi à préparer, négocier et mettre en œuvre le Programme d’Ajustement Structurel de l’Education (PASE) avec la coordination de tous les bailleurs. Ils ont aussi préparé le PASE II. Quant à l’Enseignement Technique et Formation Professionnelle, l’équipe a préparé la politique, organisé la réunion des PTF et obtenu leur soutien financier avant que Hadja Aïcha  ne parte pour l’UNESCO.

De 1996 à 2005 Hadja Aïcha Bah Diallo a fait partie des principaux responsables de l’éducation à l’UNESCO au poste de directrice de l’éducation de base, d’adjointe au sous directeur général de l’éducation et finalement sous directeur général de l’éducation. Elle a également présidé le Comité consultatif de l’UNESCO pour l’éducation en Afrique. Elle est la présidente du Prix UNESCO pour l’éducation des filles.

Hadja Aïcha Bah Diallo a participé aux Conférences mondiales des femmes de 1985 au Kenya et de 1995 à Beijing.  Elle a dirigé la délégation guinéenne à la Conférence Mondiale de l’Éducation à Jomtien (Thailand, 1990) et était membre de la délégation de l’UNESCO au Forum Mondial de l’EPT à Dakar en 2000. Elle a représenté le Directeur général de l’UNESCO au lancement de la Décennie des Nations Unies pour l’Alphabétisation (2003 – 2012) à New York. Elle a aussi participé au Forum mondial sur l’Éducation de Incheon (2015). Elle vient de participer au Sommet sur la Transformation de l’Éducation à New York (2022).

De 2005 à 2012, Mme Bah Diallo a fait partie de plusieurs groupes de travail mis en place par le Ministère français des Affaires Etrangères (l’Aide publique au développement liée à l’éducation, Égalité des genres, Lutte contre la violence de genre à l’école).

Avant d’être nommée ministre de l’éducation, Hadja Aïcha Bah Diallo a été chef de cabinet au ministère du plan et de la coopération internationale (1986 – 1989) et directrice des relations internationales et des projets au ministère de la promotion féminine et des affaires sociales (1984 – 1986).

En Guinée plusieurs écoles, privées comme publiques portent son nom. Une école porte son nom au Sénégal aussi. Hadja Aïcha Bah Diallo a reçu plusieurs distinctions honorifiques : Commandeur des Palmes Académiques françaises, Officier de l’Ordre National de Côte d’Ivoire, Officier de l’Ordre National de Guinée et la Médaille d’honneur du travail de Guinée. Elle a aussi reçu « the Outstanding Woman Leadership Award » en 2013, et en 2013 et 2014, elle était l’une des 100 personnalités les plus influentes en Afrique. Le 12 novembre elle a reçu en Espagne, le Prix « Premios Magisterio Protagonistes de la Educación 2015 » . Hadja Aïcha Bah Diallo vient juste d’être élevée par décret, à la Dignité de grand officier dans l’Ordre National du Kolatier (31 octobre 2022).

Mme Bah Diallo est professeur de chimie, formée en Guinée et aux Etats-Unis. Elle parle six langues dont trois africaines (Pular, Malinké et Soussou) et trois étrangères (Français, Anglais, Espagnol : écrit et parlé).

Mme  bah Diallo a publié plusieurs articles et des travaux de recherches sur l’éducation, en particulier l’éducation des filles

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