Hadji Fatou Drame
De vision et de courage
Cette Géante efficiente est un pilier pour toute la communauté, toujours dans l’écoute, dans l’action empathique et dans le don de soi !
Hadji Fatou Dramé est une grand-mère de 64 ans qui vit dans le village Lébou de Toubab Dialaw où tout le monde lui voue un immense respect… C’est une amie idéale, une mère idéale, une sœur idéale !
Elle ne cesse d’œuvrer depuis 20 ans bénévolement dans les groupements de femmes, des associations de jeunes dans le domaine de la santé, de la culture, de l’entrepreneuriat et l’autodétermination sociale.
Hadji a été Femme-relais pour le poste de santé, chargée de repérer les personnes nécessitant un suivi sanitaire : jeunes filles en état de grossesse, personnes âgées souffrant de malnutrition, etc.
En 2002, elle fut nommée Badienou Gox, dont le rôle consiste par exemple à aller vers les femmes en âge de procréer pour les conseiller lors de leur visite de suivi, pour promouvoir la vaccination des enfants. C’est une conciliatrice et intermédiaire de confiance !
Elle est également très active au sein d’un groupement de femmes guérisseuses traditionnelles très respectées dans la communauté Léboue.
Hadji est à la tête d’une association de femmes (comme cela existe un peu partout au Sénégal) du village de Toubab Dialaw, qui a pour but d’améliorer leurs conditions économiques. Étant à l’initiative du groupement dénommé « Dimbeuli Jaboot », les femmes l’ont élue présidente. « J’ai une vision de développement, mon ambition est l’avancement. »
Les ressources de l’association proviennent des droits d’adhésion des membres, de leurs cotisations en faisant une tontine chaque quinzaine. Le groupement aide les mères de famille à affronter leurs problèmes économiques lorsqu’elles doivent faire face à des charges supplémentaires ou imprévues, en leur offrant des produits de première nécessité. Parfois l’association reçoit des financements ou fait appel au Crédit Mutuel, mais dans ce dernier cas, les femmes ont plus de mal à rembourser.
Hadji Dramé travaille sur des activités permettant d’apprendre de nouvelles choses ou de découvrir de nouvelles sources de revenus pour les femmes.
Actuellement, elle coordonne un groupe d’une centaine de femmes qui s’activent dans un champ communautaire qui leur a été prêté depuis 2007.
Chaque après-midi, elles quittent leur maison pour aller au champ, alors qu’avant, après les travaux ménagers et leurs obligations sociétales, elles étaient inactives, surtout les femmes les plus âgées. Cela leur procure non seulement une source de revenus, mais également une bien meilleure santé, car elles bougent leurs corps et mangent un repas mieux adapté en consommant les légumes cultivés.
C’est une initiative d’aide sociale qui répond aussi à leur problème d’accès à la terre, car même si les hommes de leur famille ont des terrains, ils ne les leur allouent pas.
Certaines femmes abandonnent vite cette activité au champ, parfois à cause de la pression familiale ou devant la difficulté des travaux physiques.
Hadji garde pourtant l’espoir que ses efforts paieront pour leur assurer une source de revenus pérenne. « Ce sont les plus motivées qui tiennent, car pour durer, il faut y croire. »